Pierre Gagnaire

Même si à cinq ans il portait une toque sur la tête et un costume de cuisinier, Pierre Gagnaire n’a jamais vraiment voulu s’engager dans cette profession. Ayant eu une approche douloureuse avec un métier que son père abordait, « dans la souffrance, la contrainte, le stress… »

Et pourtant, à 26 ans, il reprend l’affaire familiale (Le Clos Fleury près de Saint-Étienne) où il maintient l’étoile Michelin… Puis, en 1980, il s’installe dans un somptueux hôtel particulier situé en plein centre de Saint-Étienne. Mais Pierre Gagnaire a le sentiment de se retrouver face à un système dont il ne possède pas les clés.

Puis, un jour, c’est le déclic, l’illumination… Son métier lui est révélé à travers un article écrit par Jean-François Aubert. Le journaliste décèle, à travers quelques plats, la poésie que Pierre Gagnaire avait en lui. Révélant ainsi au jeune cuisinier le véritable sens de l’acte de cuisiner. À partir de cet instant, Pierre Gagnaire adopta et se voua à son métier. Donnant une signification à sa vie.

À Saint-Étienne, il aura ses trois étoiles au guide Michelin. En 1993.

Et pourtant… La suite, tout le monde la connaît. Pierre Gagnaire va saluer ses clients, c’est son dernier service… Et il s’apprête à vivre le pire. Plus un sou dans les caisses. Tout va être vendu. Heureusement, il a son épouse. Qui le soutient. Et des amis qui lui tendent la main…

Puis c’est Paris, avenue Montaigne… Avec la volonté de prouver que son fonctionnement a ses propres valeurs.

Poussé par une forme de dignité, il se fond dans le paysage parisien. Avec élégance. Et c’est le succès d’un chef que même les soubresauts d’une situation financière n’ont pas réussi à déclasser. Il fut très rapidement (re)soumis au régime particulier des trois étoiles.

Dès lors, il ouvre de nombreux restaurants en France, à Londres, Tokyo, Hong Kong et Las Vegas.

En 2001, il entame une collaboration avec Hervé This, initiateur de la "cuisine moléculaire".