Marcel Ravin

MONTE CARLO BAY À MONACO

La cuisine de Marcel Ravin se nourrit de ses souvenirs d’enfance mais aussi de cette culture créole dont il est issu. Né en Marti- nique, il a toute sa vie fait preuve d’obstina- tion et de rigueur pour parvenir à son but : exercer dans la haute gastronomie. Sa deuxième étoile, obtenue en mars 2022 après dix-sept années au sein du Monte Carlo Bay, récompense une implication et une abnégation d’un homme guidé par la rigueur et l’exigence.

Les histoires ne sont jamais écrites à l’avance, mais gageons qu’avec une maman restauratrice et une grand-mère elle aussi douée dans la préparation de plats savoureux, le petit Marcel avait de grandes chances de devenir cuisinier. C’est d’ailleurs ce qu’il raconte volon- tiers aujourd’hui ; que ces après-midi passés dans le jardin créole de ses grands-parents à arracher les mauvaises herbes, et surtout à goûter les produits, ont certainement initié quelque chose. Cette enfance a, dans tous les cas, inscrit les premiers souvenirs gustatifs et olfactifs, de plats mijotant sur le fouyé diffé (foyer creusé à même le sol avec trois pierres pour tenir la marmite – ndlr) de sa grand- mère, tout comme cette pâte de cacao réalisée à partir des fèves cueillies dans le jardin, ou du café récolté et torréfié par ses soins. Échange avec un cuisinier dont le seul objectif est l’excellence.

Quel genre de petit garçon étiez-vous ?

J’étais assez turbulent, taquin et très curieux, joyeux et insouciant. Je bravais souvent les interdits. Lorsque mes parents m’interdisaient quelque chose, je faisais souvent tout le contraire. Les jours de tempête à la Martinique, lorsqu’il ne fallait pas sortir, et bien moi je voulais voir ce qui se passait. J’ai d’ailleurs une fois pris un gros risque, celui de me baigner. Et je crois que c’est la dernière fois où mon père m’a vraiment puni car il a eu très peur.