FRÉDÉRIC SIMONIN

L'ALBUM DU CHEF FRÉDÉRIC SIMONIN

Parlez-nous de votre enfance ?
Je suis fils unique. Mon père était militaire et ma mère tenancière de bars de nuit. Je dirais que mon enfance a été un peu bouleversée… La vie de mes parents était particulière, et la mienne plutôt perturbée par rapport à leur mode de vie décalé. Je ne peux pas dire que j’ai grandi dans un cadre d’éducation normal. J’ai un peu vécu avec ma mère dans les bars de nuit, à Aubervilliers, dans des conditions parfois un peu spartiates, et ma scolarité s’en ressentait fortement. J’étais en échec. Si j’étais resté dans ce système, j’aurais très certainement fini dans le grand banditisme. Et ce n’est pas une blague. On a connu des moments réellement durs.


Est-ce votre père militaire qui vous a montré le droit chemin ?
Je dirais qu’il m’a fait prendre conscience qu’il fallait faire un choix entre le bon et le mauvais côté. Mais j’ai aussi pu compter sur ma grand-mère maternelle, une femme extraordinaire, taiseuse, mais elle me donnait beaucoup d’amour. Son regard était très expressif. Généralement, les étés, je quittais ma banlieue pour aller chez elle. Ce qui m’apportait un certain équilibre entre la ville, le béton, peu de choses en finalité, et la douceur de la vie à la campagne… J’ai encore en mémoire le bruissement des feuilles dans les arbres près de l’étang où je pêchais. Je me créais une vie dans cette campagne, j’ai notamment appris à aimer la pêche. J’étais seul mais mon esprit s’est adapté à cette solitude, à ce calme, cela m’apportait une certaine sérénité. Et j’avais en moi une spiritualité très forte, c’est ce qui mettait cette limite entre le bien et le mal.


À l’âge de 13 ans, vous êtes placé dans un institut militaire, pour quelles raisons ?
Mon père avait parfois des accès de violence, j’ai donc été retiré du cadre familial et placé une année chez les soeurs, mais cela ne m’a pas « recadré ». Je me suis donc retrouvé à l’IGESA (Institut de gestion sociale des armées). Avec deux choix : reprendre une éducation et une scolarité dites normales à l’extérieur, ou rester à l’institut dans une classe adaptée. J’ai préféré l’internat, car il me fallait tout réapprendre. Je ne pouvais donc pas me retrouver dans une grande classe. Nous n’étions que 6 avec un professeur, c’était idéal.

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