ALAIN PASSARD

L'ALBUM DU CHEF ALAIN PASSARD

Né le 4 août 1956 à La Guerche-de-Bretagne, installé depuis 1986 rue de Varenne à Paris, Alain Passard a fait le choix, à l’aube des années 2000, de prendre un virage radical en décidant de ne servir que des légumes à sa table triplement étoilée. Près de 40 ans plus tard, il est toujours seul aux commandes de son restaurant, et appartient donc à ces derniers « chefs patrons », avec la volonté farouche de conserver cet esprit de convivialité, en accueillant les gens comme « à la maison ». Et même s’il a aujourd’hui réintroduit une part animale dans ses assiettes, il se dédie toujours au végétal comme un couturier à la haute couture.

Comment la cuisine arrive-t-elle dans votre vie ?

J’ai eu la chance de grandir dans une famille très artistique.Mon père était musicien, ma mère passionnée de couture, ma grand-mère cuisinière et mon grand-père rotinier, vannier et sculpteur. La main, le geste étaient partout. Lorsque j’allais voir mon père, c’était la clarinette, le saxo, la batterie, la scie musicale, avec ma mère les aiguilles, les craies, les patrons, les tissus, les tweeds, les pieds de poule… En cuisine, ma grandmère, préparait ses farces pour ses terrines. Mon grandpère travaillait le rotin, l’osier, le bois, j’ai donc eu très tôt envie de me servir de mes mains. Mon père m’a très peu parlé de solfège, mais ma grandmère a certainement vu chez moi une attirance pour la cuisine, et elle m’a pris sous son aile.

Quel legs artistique conservez-vous de vos parents ?

Je joue de la batterie, du saxo, de la guitare, du piano… J’aime le geste, c’est mon moteur. J’aime écrire, peindre, coudre, repasser aussi. J’aime réellement le travail de la main. Et je travaille également différents matériaux, comme la terre et le bronze, et je pratique toujours les collages.