YVES THURIÈS

Yves Thuriès est né le 5 juin 1938 à Lempaut dans le Tarn. Son père est boulanger, sa mère tient la boutique, et le jeune garçon trouve très vite sa place dans cet univers où les effluves du pain caressent chaque jour ses narines. Il passera, sur les conseils de son père, son CAP de boulanger mais sait rapidement qu’il sera pâtissier.

Comment occupiez-vous vos journées d’enfant ?
Lempaut était un village de 200 ou 300 habitants. Je sortais de la maison, l’église était en face, et je jouais avec les copains sur la place du village. Comme il était en pente, notre activité favorite était de descendre la rue sur une planche munie de roulettes. Et comme tous les gosses de notre âge, nous jouions aussi au ballon. Sinon j’allais à la pêche et dès l’âge de 12 ans, j’ai accompagné mon père à la chasse. Notre vie était très agréable.

Comment se déroule votre scolarité ?
À 12 ans je suis parti à l’école à Castres, en pension chez les Frères jusqu’à l’obtention de mon brevet en fi n de 3e. Je suis ensuite venu travailler avec mon père, et dans le même temps, sur ses conseils, j’ai pris des cours de comptabilité. J’ai alors découvert ce qu’était un bilan, et cela m’a servi plus tard. À 17 ans, je suis parti à Toulouse pour passer mon CAP de pâtissier à la Mascotte, la doyenne des pâtisseries de la ville rose. J’y ai passé 2 ans puis j’ai fait le choix de poursuivre ma formation chez les Compagnons.

Pourquoi avez-vous souhaité devenir pâtissier ?
Mon père était un bon boulanger de campagne, mais je ne le voyais faire que du pain et des croissants. Un jour, j’avais une dizaine d’années, ma mère m’a acheté une brioche aux fruits dans la pâtisserie de Puylaurens, village où elle vendait les cochons que mon père élevait avec le pain sec de la boulangerie. Le soir, alors que la brioche était posée sur la table, j’ai entendu mon père dire à ma mère en occitan : « Ça, je ne sais pas le faire. » Je fus surpris car je croyais que mon père savait tout faire. Dans ma tête d’enfant, je me suis dit « Quand tu seras grand, tu seras pâtissier et tu lui apprendras ». Voilà comment est née ma vocation.