TAREK AHAMADA

Né au Luxembourg, Tarek Ahamada a grandi à Six-Foursles- Plages. Fasciné par le métier de lapidaire (tailleur de pierres précieuses – NDLR) lorsqu’il est enfant, il optera finalement pour la pâtisserie, le milieu de la joaillerie semblant difficile à intégrer. Sa grand-mère raconte-t-il aujourd’hui, « au risque de ne pas être original ,» ayant initié chez lui le plaisir de la pâtisserie.

Une première expérience dans un restaurant de Bandol à la suite de son apprentissage, puis il s’envole pour Paris et intègre la maison Hédiard. Il rejoindra ensuite le chef Jean- François Piège au restaurant Thoumieux où il passera 2 ans ; le temps de se familiariser avec l’univers de la brasserie, du restaurant gastronomique mais aussi de participer à l’ouverture de la pâtisserie de la rue Saint-Dominique. Il prendra par la suite le poste de demi-chef de partie au Park Hyatt Paris-Vendôme auprès du chef Jimmy Mornet avec qui il collaborera 7 ans. « Jimmy m’a apporté tout l’aspect managérial, il excellait à fédérer une équipe, à recruter. » Au départ du chef, la place lui est proposé mais il ne sent pas prêt. Il choisit alors de rejoindre Michaël Bartocetti au Four Seasons George V. « Les deux ans passés là-bas m’ont paru compter double. Je pense que ça m’a beaucoup fait grandir. Je n’aurais certainement pas eu mon poste à l’Hôtel du Cap sans le George V. Je ne me serais jamais senti capable d’assumer cette fonction sans cette expérience. »

INTERVIEW

Cette place de chef pâtissier au Cap-Eden-Roc, est-ce la concrétisation d’un rêve ?

Cet hôtel m’a effectivement toujours fait rêver. Mon objectif était donc un jour d’y être chef. Alors lorsqu’un ami m’a appris que Lilian Bonnefoi quittait son poste, sans trop y croire, j’ai postulé. Deux candidatures étaient déjà en cours mais quelques jours plus tard, le chef de cuisine m’a proposé un entretien téléphonique. Je suis ensuite venu sur place en enchaînant durant 6 heures les entretiens avec les différents responsables et le soir même on me proposait de revenir le lendemain pour un testing. J’étais en vacances, donc pas du tout préparé mais j’ai accepté. Une semaine plus tard, on m’appelait pour me dire que j’étais retenu.

Avez-vous ressenti une pression particulière en succédant à Lilian Bonnefoi ?

En endossant le poste de chef pâtissier d’un tel lieu, on se met déjà soi-même une pression. Mais oui, bien entendu, succéder à quelqu’un comme Lilian, l’un des Meilleurs Ouvriers de France resté 29 ans en poste, amène une certaine pression, et le lieu lui-même est très intimidant.

Comment avez-vous pris vos marques en arrivant ?

Je dois beaucoup à Lilian Bonnefoi qui est resté durant trois semaines à mes côtés. Il m’a prodigué des conseils, parlé des fournisseurs et de toutes les choses à connaître pour se lancer dans cette aventure. J’ai donc eu énormément de chance. Le chef de cuisine a fait de même, « l’hôtel », en général, m’a vraiment positionné par rapport aux équipes, en me présentant, en m’installant dans ce poste.

Vous souvenez-vous de la ou des premières choses que vous avez réalisées ?

J’ai d’abord pris possession de l’outil de travail. J’ai réagencé le laboratoire de manière à le rendre le plus fonctionnel possible, puis je me suis attelé à la carte de l’Eden-Roc, la brasserie. J’ai dû prioriser mes actions. Je me suis donc concentré sur cette vitrine que l’on y retrouve avant de m’occuper des desserts de la table étoilée.