1 produit, 3 recettes : La Cannelle

La cannelle a très tôt fait l’objet de convoitises dans l’histoire de l’humanité, à l’instar du poivre ou encore du gingembre, elle a traversé les frontières et nourri les fantasmes. Elle s’est illustrée comme l’un des produits les plus prisés et les plus symboliques des civilisations antiques, et a joué un rôle majeur dans l’histoire du commerce maritime.
 

La cannelle est issue de l’écorce des branches du cannelier – famille des Lauraceae appartenant au genre Cinnamomum – et tire son nom du latin canna, qui signifie « roseau », évoquant sa forme arrondie, obtenue lorsque les fines couches d’écorce sèchent et s’enroulent sur elles-mêmes. On peut distinguer deux variétés principalement commercialisées : la cannelle Cassia, également connue sous le nom de cannelle de Chine ou « fausse cannelle », est la variété la plus abordable et, de ce fait, la plus prisée par le marché industriel. Cultivée principalement en Chine, mais aussi en Indonésie, au Vietnam et en Inde, elle représentait en 2024 près de 70 % du marché mondial, selon une analyse de Maia Research. La cannelle de Ceylan, plus rare, est originaire du Sri Lanka (anciennement Ceylan), et ses parfums sont plus délicats. Également récoltée en Inde et à Madagascar, elle est considérée comme la « vraie cannelle ».

UN PEU D’HISTOIRE

La cannelle de Ceylan, découverte il y a plus de 4 000 ans, était très appréciée dans l’Égypte ancienne, notamment pour ses vertus dans les rites de momification, censées préserver les corps dans l’au-delà. Au Moyen Âge, c’était un produit rare et très recherché en Europe, souvent réservé aux élites et aux nobles en raison de la complexité de son acheminement. Elle arrivait en effet sur le continent par les routes maritimes, alors exclusivement contrôlées par les marchands arabes, qui conservaient jalousement le secret de son origine. Coûteuse, elle était parfois utilisée comme moyen de paiement ou comme gage dans les négociations commerciales. Et pour justifier son prix et préserver le monopole sur sa production, les commerçants inventaient des récits fantastiques sur sa récolte, évoquant des créatures mythiques ou des lieux inaccessibles. Poussés par la curiosité, les Européens se mirent alors en quête de sa provenance…