LES AIDES EN TEMPS DE CRISE

Le secteur de la restauration et de l’hôtellerie a été touché de plein fouet par l’épidémie du Covid-19, avec pour conséquence immédiate la fermeture des commerces. Les restaurateurs chefs d’entreprise se sont tout d’abord félicités des mesures annoncées par le gouvernement, avant de se retrouver, pour beaucoup, face à de nombreuses difficultés. Les conditions exigées pour l’accès aux aides sont au dire des professionnels bien trop restrictives. « Après les mots il y a les actes, déclare Hervé Bécam, le vice-président de l’UMIH, le zéro recette, zéro dépense annoncé n’est pas concrètement si évident ». Les reports d’échéances par exemple, sont soumis à l’accord du soutien du fondsde solidarité, mais encore faut-il pouvoir y accéder souligne Hervé Bécam. Les différents syndicats du secteur, en lien avec le ministre de l’Économie et les différents ministères concernés, font remonter les informations et tentent d’assouplir les règles pour permettre à un maximum de professionnels d’avoir accès aux aides prévues. Pour pallier cela, certains restaurateurs se sont immédiatement mobilisés avec comme slogan principal « Sauvez nos commerces ». En voici quelques-unes :

Stéphane Jégo, chef et propriétaire du restaurant L’Ami Jean à Paris, a mis en ligne une pétition « Sauvons nos restaurants et producteurs ! ». Un appel collectif afin de solliciter les assurances pour qu’elles viennent en aide à la profession. Le 8 avril, ils étaient plus de 120 000 signataires. À situation inédite, réponse inédite ? Même si cette pétition tente de faire pression auprès du gouvernement pour que les assureurs participent à l’effort de solidarité nationale, la demande n’est pas des moindres. L’état de catastrophe sanitaire n’étant à ce jour pas inscrites aux préjudices couverts par les contrats des compagnies. En attendant d’étudier cette possibilité pour le futur (l’inscription ne serait pas rétroactive), l’assurance a tout de même accepté de verser 200 millions d’euros au fonds de solidarité des entreprises.

À l’échelle locale, l’initiative « Sauvons Nos Commerces » a vu le jour dès les premières semaines de confinement. Lancée par Mathieu Maure et Claire Breton, il s’agit d’un appel solidaire auprès des citoyens afin de soutenir les commerçants de leur quartier. En sélectionnant un établissement sur le site, il est possible d’acquérir un bon d’achat valable jusqu’au 30 juin 2021 ; les commerçants reçoivent ainsi l’argent immédiatement sur leur compte. Une façon d’acheter aujourd’hui ce que nous consommerons demain. Deux questions se posent cependant : Cette trésorerie perçue sera-t-elle toujours disponible au moment de la réouverture ? Et comment gérer à la fois les préventes et l’afflux de clients simplement désireux de consommer ?

Enfin, pour les bars, autres lieux de vie appréciés des français, il existe une plateforme en ligne : www.barsolidaire.fr encourage les Français à soutenir leur bar favori en déposant un montant, directement versé à l’établissement contre un bon d’achat à dépenser à la réouverture. À quoi s’ajoute, de la part du partenaire AB InBev France (distributeur de Bud, Leffe, Corona) la valeur identique en équivalent bière livrée au bar ou restaurant choisi.