Balade dans les vignes, le pays nantais

Nous arrivons à l’ultime étape de notre épopée ligérienne : le Pays nantais. À l’évocation de son terroir viennent évidemment à l’esprit le muscadet et le gros-plant. Ce n’est pas faire injure que de relever que ces deux vins n’ont pas toujours la meilleure réputation ! C’est au mieux immérité, au pire une injustice. Pourtant, une réputation, bonne ou mauvaise, est souvent liée à une réalité. Et loin de la contredire, disons que nous avons tous été victimes de muscadet et autres gros- plant dont la verdeur n’avait d’égale que l’indigence des arômes. Il y a pourtant toujours eu dans le Pays nantais de grands vignerons qui n’ont cessé de mettre en valeur les grands terroirs du Muscadet. Les appellations du muscadet sont en effet assises sur une mosaïque de sols situés dans le Massif armoricain, et constitués de roches dites métamorphiques : c’est le règne du granit, des gneiss et orthogneiss, de l’amphibolite, des micaschistes, gab- bro et autre serpentinite. Les vins qui naissent sur ces différents terroirs n’ont bien évidemment pas le même profil et c’est là que cela devient passionnant. Contrai- rement à une idée reçue héritée d’un temps où l’on ne récoltait pas toujours des raisins à bonne maturité, le muscadet n’est pas ce petit vin de comptoir aigrelet qui ne s’épanouit qu’en compagnie d’une douzaine d’huîtres. Le gros-plant est un bien meilleur compagnon. Quant au muscadet, c’est un vin à la fois ample et subtil, pourvu d’une fraîcheur minérale plus ou moins saline aux accents parfois citronnés.

LA NOUVELLE GÉNÉRATION