CARNET DE RECETTES SALÉES Yoric Tièche

S’il n’est pas issu d’une famille où la cuisine s’animait à la préparation du pot-au-feu ou du poulet rôti le dimanche midi, Yoric Tièche s’est en revanche épris de la boulangerie dès son plus jeune âge. Fasciné par les gestes et le charisme du boulanger de Saint-Jean- du-Gard, village des Cévennes où vivait sa grand-mère chez qui il passait toutes ses vacances d’été. Âgé d’une dizaine d’années, il passe déjà ses nuits au fournil à le voir rouler les croissants, admirant sa rapidité d’exécution au point de faire naître chez lui l’amour du travail manuel.

Pourquoi ne pas vous être dirigé vers la boulangerie ?

Mes parents m’ont toujours laissé faire ce que je voulais, mais ils m’avaient suggéré de plutôt démarrer par la cuisine pour élargir le spectre, et pouvoir ainsi me diriger ensuite vers la boulangerie. L’inverse semblant moins facile à leurs yeux. Je suis donc entré au Lycée hôtelier de Marseille.

Êtes-vous immédiatement conquis par l’univers que vous découvrez ?

Oui, même s’il y avait une forme de rudesse dans ce monde d’adultes pour le gamin de 15 ans que j’étais. Je découvrais l’inter- nat, les stages de deux mois et demi en plein été, confronté à un rythme de travail d’adulte avec la hiérarchie, les attentes, les obligations. Mais j’ai très vite attrapé le virus, la cuisine est devenue une conviction. J’avais encore du mal à me positionner sur le niveau que je voulais atteindre mais je savais que je serais cuisinier.

Qu’est-ce qui vous plaisait dans la cuisine ?

Travailler de mes mains, et puis la relation hiérarchique, la bri- gade, croiser d’autres chefs, des gens plus âgés que moi qui avaient d’autres connaissances... J’étais fasciné par la culture culinaire que les autres possédaient. J’ai donc eu l’envie d’apprendre, de faire aussi bien qu’eux et même de les dépasser.

Quels sont les chefs qui ont marqué votre parcours ?