Anne-Sophie Pic

Arrière-petite fille, petite-fille et fille de restaurateurs, Anne-Sophie Pic est un vrai paradoxe : nous sommes face à une cuisinière autodidacte issue d’une longue lignée de cuisiniers.

C’est au siècle dernier avec Sophie Pic, cuisinière à l’Auberge du Pin, que se sont établies les bases de la dynastie Pic connue du monde entier.

Nous sommes en 1891… À Saint-Péray, petite commune française dans la Drôme. Sophie, merveilleuse cuisinière fait de sa petite auberge l’étape incontournable pour tous les gastronomes de la région.

Après avoir passé une grande partie de son enfance à observer sa mère, quoi de plus naturel qu’André prenne la succession. En 1934, on lui décerne la plus haute distinction ! Trois étoiles au guide Michelin.

Fort de son succès, le chef André décide de passer à une autre dimension et deux ans plus tard (en 1936), il transfère son hôtel-restaurant à cinq kilomètres de Saint-Péray, à Valence, escale presque obligée sur l’axe Paris-Lyon-Côte d’Azur. Le long de la nationale 7, la très célèbre route des congés payés…

Quelques ennuis de santé incitent le chef André à céder sa place à son fils Jacques. La troisième étoile s’était entretemps envolée.

Très charismatique, prestigieux cuisinier, très généreux et talentueux, le chef Jacques créera une palette d’accords et de

saveurs qui fera de lui une référence dans le milieu de la gastronomie, avec des plats signature : le loup au caviar, la tresse de loup et saumon…

En 1973, les fameuses trois étoiles viennent redorer la devanture de la Maison Pic.

En 1992, après le décès brutal de Jacques, ses deux enfants, Alain et Anne-Sophie prennent les rênes de la maison.

Une histoire de famille est faite de hauts et de bas. La Maison Pic perd sa troisième étoile en 1995. Un coup de massue, un électrochoc !

Deux ans plus tard, en 1997, Alain Pic passe le relais à sa sœur, il part s’installer à Grenoble. Anne-Sophie se retrouve seule aux fourneaux.