Jean-Paul Hévin

Avec Jean-Paul Hévin, pas de chabadabada, que du chocolat : une valeur sûre. « Une matière première d’exception », dit-il, et qui, pourtant, à y regarder de plus près n’est, à la base qu’une masse sombre et liquide. Et si l’art du chocolatier est d’apporter de la lumière dans l’ombre, Jean-Paul Hévin excelle en la matière… Il s’offre même le luxe de faire couler le chocolat dans le moule de l’esthétique, avec une application d’orfèvre et sans efforts car il aime les métamorphoses, on le décèle très vite dans son discours. Il aime aussi jouer avec les paradoxes et c’est dans un savant désordre de pensées, d’idées, qu’il puise son inspiration.

Alors d’où tire-t-il cette sérénité apparente, cette fausse nonchalance… Sans doute de son enfance  en Mayenne qu’il évoque comme une période bienheureuse, à la campagne, loin du bruit et de l’agitation des hommes… Une enfance concentrée sur la famille, la ferme des parents, une enfance gourmande avec des mirabelles, des poires, des prunes… Puis, un beau jour, Jean-Paul Hévin se trouve confronté à l’avenir, il lui faut choisir un métier, il réfléchit et prend une grande décision : il sera électronicien ! Il échafaude aussitôt sa carrière sur quelques vagues idées déviant vers l’informatique. Mais lorsqu’il se rend au lycée technique de Laval pour passer son examen d’entrée, les épreuves s’étaient déroulées depuis longtemps. Trop tard ! Alors, vite, on l’inscrit à l’école hôtelière, toujours à Laval. Il y passera trois ans et obtiendra un CAP de pâtissier, glacier, chocolatier.

Jean-Paul Hévin a adopté un cheminement propre à lui, sans doute plus affectif que raisonné. Un cheminement qui a révélé, développé et fixé définitivement son talent de chocolatier. Un talent qui, très rapidement, a imposé son style, ses sensibilités et ses affinités artistiques.