Mickaël Arnoult

Originaire de Tigy, dans le Val-de-Loire, le jeune chef s’est formé en Grande-Bretagne puis en France à la Châtaigneraie de Nantes et au restaurant Flocons de Sel à Megève. Michaël Arnoult est demeuré quatre ans et demi à Megève dont trois ans en qualité de second d’Emmanuel Renaut. « J’ai commencé par la pâtisserie. Il n’y avait aucune barrière entre cuisine et pâtisserie. Les deux sont du reste parfaitement complémentaires : la pâtisserie apporte beaucoup à la cuisine pour les dressages et les textures et la cuisine influence la pâtisserie quant à la recherche de goût, d’alliances nouvelles ». En août 2005, le jeune chef et sa femme Ingrid décident de s’installer. Ils sont alors un coup de cœur pour Les Morainières, une auberge perdue aux abords du petit village de Jongieux. « On a démarré en août 2005, Ingrid en salle et moi en cuisine. Les gens nous prenaient pour des fous…». Dans ces lieux aux airs du bout du monde, le couple travaille sans relâche et fait preuve, dès l’ouverture, d’une résolution sans faille. Le restaurant succède à un restaurant traditionnel et, quitte à éloigner quelques habitués, doit affirmer ses nouvelles prétentions gastronomiques. Le jeune chef veut de surcroît produire autre chose qu’une pâle imitation d’Emmanuel Renaut et trouver sa propre identité. L’étoile qui point dans le ciel de Jongieux deux ans plus tard surprend le cuisinier autant que sa jeune épouse. L’étoile a permis bien sûr d’étoffer l’équipe et introduit dans le répertoire du chef toute la gamme des produits nobles. Michaël Arnoult reste pourtant fidèle à son inspiration comme aux fines herbes dispersées tout autour de sa jolie maison. Il n’est pas rare sur les hauteurs de Jongieux, trente minutes avant le service, de croiser un homme en blanc qui gambade dans les prés : « Je fais souvent un petit tour pour aller cueillir des herbes. Nos morilles sont ramassées derrière l’auberge, tout comme les truffes… ». Le chef élabore cette cuisine de produits qui se passe de commentaires dithyrambiques tant elle procède d’un amour vrai de la nature et de ce petit coin du Massif des Bauges.