Fanny Rey

Passé son apprentissage dans le Jura, Fanny Rey prend la direction de Megève où elle rencontre Nicolas Le Bec, alors chef aux Fermes de Marie. Elle découvre des produits d’exception, des langoustines énormes, le caviar, la truffe, mais surtout, explique-t-elle, « un artiste avec un talent hors norme et des mains en or ». Confortée dans son choix de métier, elle poursuit son parcours à Ménerbes dans le Lubéron. Et c’est un coup de coeur pour la région, les produits du soleil et les odeurs. « Si je m’installe, se dit-elle, c’est ici. »

Un passage dans les cuisines du Ritz aux côtés de Michel Roth, où elle découvre la vie de palace, les torpilleurs en argent, les plats en cuivre, les brigades démesurées… Et par-dessus tout, un chef de cuisine qu’elle décrit comme « tellement humain, accessible, disponible. Un monsieur qui m’a marquée à vie et à qui j’ai toujours voulu ressembler ». Et en plus d’un chef, elle rencontrera Jonathan Wahid, son futur mari. Il est pâtissier, et c’est par son intermédiaire qu’elle retournera dans le Sud, à L’Oustau de Baumanière, heureuse de retrouver ce qu’elle décrit comme « ce territoire incroyable où je retouche aux beaux produits ». Mais la jeune cheffe de 23 ans veut déjà s’installer et « faire sa cuisine ». La voilà donc en quête d’une maison.

Comment découvrez-vous cette auberge au coeur de Saint-Rémy ?
Au bout de quelques années de visites, nous sommes tombés sur cette auberge pour laquelle nous avons eu le coup de foudre, et tout autant pour son propriétaire, Monsieur Carlotti, un personnage tout droit sorti des films de Marcel Pagnol. Et comme je n’envisageais pas du tout un restaurant sans hôtel, ce lieu était parfait. J’ai donc ouvert et commencé à me rapprocher des producteurs, à travailler ma cuisine mais la maison était très abîmée donc il fallait faire attention, et ne pas dépenser sans compter…

Vous avez démarré l’aventure toute seule ?
Il ne fallait pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. J’ai donc ouvert avec une grande part d’insouciance, de passion et un brin de folie cette auberge où il y avait tout à faire. Et avec le recul je peux dire que c’est une aventure incroyable. Nous avons rencontré des gens fabuleux, qui nous ont aidés à grandir et à faire de cette maison ce qu’elle est.