NICOLAS FONTAINE

Construit en 1929 par la compagnie des Wagons-lits, l’hôtel Imperator est devenu au fil du temps un lieu emblématique de la ville. Situé à quelques minutes des arènes, de la Mai son Carré et de la tour Magne, il est, passées les heures sombres de la Seconde Guerre mondiale, devenu la destina tion de nombreux artistes qui en ont fait la réputation. Dans les années 1950-1960, Ernest Hemingway, grand amateur de tauromachie, y séjournait régulièrement. Une citation de l’hôtel figure d’ailleurs dans son livre Le Jardin d’Éden. Mais l’auteur américain n’est pas le seul à avoir apprécié l’hôtel, Ava Gardner, Jean Cocteau, Pablo Picasso et Salvador Dali y ont également résidé.

Et si artistes et personnalités avaient un fort attachement au lieu, les Nîmois aussi y ont pris leurs habitudes. Bap têmes, mariages et anniversaires se célébraient à l’hôtel, et s’y célèbrent encore. Et il n’est pas nécessaire de dormir à l’hôtel pour le découvrir, touristes de passage et habitants peuvent franchir le seuil de la porte pour boire un verre au bar Hemingway ou s’attabler sur l’une des tables de l’impo sant patio où trône un Ginkgo biloba (arbre majestueux res capé des forêts antédiluviennes) qui fait la fierté de l’hôtel.

RENAISSANCE

En 2017, l’hôtel est racheté par le groupe Paris Inn Group (devenu Centaurus en 2020 – NDLR). 30 millions d’euros sont alors injectés pour redonner toute sa superbe à l’éta blissement et son esprit Art déco. Aujourd’hui, l’hôtel Imperator compte 54 chambres et 7 maisons privatives, entièrement réagencées par l’architecte franco-argentin Marcelo Julio. Le mobilier de l’entrée est signé Thierry Car retero, la fresque peinte sur textile derrière la réception est l’œuvre de Claude Viala, le bar est teinté de l’esprit pop-art de Warhol et Vasarely, lithographies et gravures originales accrochées aux murs sont celles de Michelle Champetier. L’ascenseur d’origine reste la pièce maîtresse de l’hôtel, qui se distingue aussi par son imposant jardin de 1020 m2.