Le Billet d'humeur d'Yves Thuriès - Novembre 2014, Thuriès Gastronomie Magazine n°264
En mai 2013, je parlais déjà des différents gaspillages alimentaires. L’enjeu est encore plus d’actualité, en cette année 2014 qui se veut « l’année européenne de lutte contre le gaspillage alimentaire ».
En octobre, une belle initiative des chefs de M6, nous montrait dans une émission assez spectaculaire, le gâchis alimentaire français aux différents stades, du producteur au consommateur.
Dans le monde, selon la F.A.O., c’est 1,3 milliard de tonnes de nourriture qui est perdu chaque année, soit une perte de 750 milliards de dollars.
C’est en France 17 millions de tonnes de nourriture qui sont détruits tous les ans, de quoi fournir un repas par jour à chaque Français pendant plus d’un an…
Le gaspillage est partout, chez les producteurs « fruits ou légumes mal calibrés, tachés ou malformés », c’est 15 % de la production qui ne peut être vendue, alors que ces produits sont en parfait état de consommation, mais ne conviennent pas aux normes de la distribution.
La grande distribution, qui pour satisfaire aux exigences de sa clientèle, voit terminer dans ses poubelles plus de 400 000 tonnes par an de gâchis.
Et enfin dans les ménages, qui par mauvaises habitudes ou par mauvais réflexes voient échouer dans leurs poubelles près de la moitié des déchets alimentaires. Assiette ou plat trop garni qui finissent à la poubelle, produit que l’on laisse vieillir au frigo et que l’on jette ensuite, produit auquel on laisse passer la date de péremption, etc.
Rappelons que produire pour gaspiller coûte très cher à la collectivité et augmente l’effet de serre ! Jeter à la poubelle un steak de boeuf équivaut à rouler 5 km en voiture, et sachons que pour faire 1 kg de viande rouge, il faut 16 000 litres d’eau. Réduire le gaspillage, c’est donc économiser pour notre planète.
Éviter le gaspillage, c’est aussi ne pas confondre D.L.C. (date limite de consommation), produits qui doivent effectivement être consommés avant cette date ; avec D.L.U.O. (date limite d’utilisation optimale), dans ce cas, il s’agit de produits secs et leur consommation reste sans danger.
Saluons dans cette initiative, la belle prestation des chefs de l’équipe M6, Yves Camdeborde, Philippe Etchebest, Cyril Lignac, Ghislaine Arabian et Florent Ladeyn, qui ont prouvé au grand public que l’on peut faire de la bonne cuisine en utilisant des bons produits, même hors des normes habituelles ;
Lesquels auraient dans la logique, fini dans les poubelles du producteur, du distributeur ou de la ménagère.
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