INDIGESTION PRÉVUE AU MENU 2017 ?

Le billet d'humeur d'Yves Thuriès - janvier-février 2017, Thuriès Gastronomie Magazine n°286

Certains épisodes de 2016 nous auront donné le goût de l’excellence et réjoui les papilles.

L’organisation en France de l’Euro 2016 dont le résultat de notre équipe nationale fut des plus délectable.

Un cycliste français termine second du Tour de France, prouesse suffisamment succulente pour être mentionnée.

Teddy Riner devient le judoka le plus étoilé de tous les temps après les JO de Rio de Janeiro.

Un 10^e Français foule la galaxie. Entouré d’une constellation d’étoiles, il est le plus jeune Européen à déjeuner dans l’espace.

Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget condamné à 3 ans de prison pour fraude fiscale… ça, ce fut juteux !

Et, dernièrement, les SMS croustillants de Bernard Cazeneuve mis sur la table par un chroniqueur indiscret, ils témoignent des appétits immodérés de notre premier ministre.

Quand on aime la bonne chère, on ne compte pas.

Que nous réserve la cuvée 2017 ?

En France, élections présidentielles obligent, sans doute d’autres petites réjouissances. Nos politiques nous le promettent, ce sera un vrai festin. N’en doutons pas !

Nous en avons d’ailleurs déjà eu un avant-goût avec les amuse-bouches (menu d’automne 2016) d’Emmanuel Macron qui, après avoir quitté sa brigade et désavoué ses pairs, a créé sa propre cuisine.

Avec les primaires républicaines où bon nombre d’électeurs de gauche ont largement contribué à l’investissement de l’ouverture de la campagne de la droite. Et ce, à travers la petite gourmandise de 2 euros imposée pour pouvoir voter.

L’émergence de la cuisine bourgeoise de François Fillon à la tête des Républicains alors que tous s’attendaient à voir un Juppé à la Royale ou un Sarkozy dur à cuire.

Notre président, lucide, qui décide de ne pas briguer la seconde étoile, peu lui en voudront !

Manuel Valls, qui, dans son ambition dévorante, assaisonne tout ce qui bouge, y compris les membres de son parti qui le lui rendent bien…

Bref, autant d’évènements qui me confirment que les carottes sont cuites, que tout cela devient un grand melting pot, un grand n’importe quoi où chacun y va bon train dans sa course à l’échalote. Le ridicule n’a jamais tué personne…

Fidèles à nos attentes, nos chers gouvernants ne cessent de faire étal de leur talent de chef. En 2016, ils nous ont bien rassasiés. Mais, dans les coulisses, il se susurre, qu’en 2017, ils ne changeront pas leur carte.

Ils nous concoctent les mêmes menus, les mêmes suggestions... Au risque de nous amener à l’indigestion…

Je vous souhaite à tous, chers lecteurs,

une bonne et heureuse année.