VOYAGE À TRAVERS Le vignoble français

UN PEU DE GÉOGRAPHIE

Le vignoble du Beaujolais s’étire du sud de Mâcon au nord de Lyon, sur une bande de 10 à 15 km de large et 60 de long. Avec plus de 17 300 ha, ce vignoble propose une large palette de vins qui dépassent amplement les clichés habituels de vins légers, simples et fruités. Le Beaujolais se subdivise en 3 ensembles : les crus dans la partie nord, le beaujolais-villages au centre, et autour des crus, le beaujolais générique dont la majeure partie se trouve au sud. Sur le plan des terroirs, on distingue deux zones délimitées par la rivière du Nizerand. Schématiquement, les sols sont granitiques au nord du Nizerand, argilo-calcaires au sud.

UN PEU D’HISTOIRE

S’il est un fait historique qui distingue le vignoble du Beaujo- lais de son voisin bourguignon, c’est le décret de Philippe le Hardi en 1395 : il y qualifie le cépage gamay de « vil et déloyau plant », et en limite l’usage aux vignobles du sud de Mâcon. La proximité de la ville de Lyon et de la Saône qui y mène a été le facteur de développement des vins du Beaujolais, tant et si bien que l’on finit par dire du beaujolais qu’il constituait le 3e fleuve de Lyon. Malgré son rattachement administratif à la Bourgogne par une décision du tribunal de Dijon en 1930, le Beaujolais joue sa partition de son côté. L’avènement du chemin de fer sera, comme pour beaucoup de vignobles en France, un formidable accélérateur du développement commercial de la région. Paris est désormais accessible. Les années 1950 verront l’apparition du phénomène du beaujolais nouveau avec la parution, en 1951, du décret autorisant les vignerons à commercialiser leurs vins dès la mi-novembre. C’est particulièrement le négociant Georges Dubœuf qui va en faire une « machine de guerre » commerciale. Le monde entier va découvrir les vins de la région à travers le beaujolais nouveau, pour le meilleur et pour le pire. En effet, si progressivement cette opération connaît un succès planétaire, elle va aussi contribuer à l’émergence d’une grave crise qui ne finit pas de secouer le beaujolais.