ENTREPRENDRE, UN VRAI PARCOURS DE VIE

Être chez soi, voler de ses propres ailes, pouvoir décider sont autant de raisons entendues dans la bouche de ces artisans qui souhaitent créer leur propre maison. Et si les écueils peuvent parfois mailler le parcours des entrepreneurs, quelles que soient les difficultés rencontrées, tous ne retiennent que le plaisir et l’émulation d’entreprendre. Ne dit-on pas souvent que les erreurs commises ou les échecs qu’il a fallu digérer sont autant d’enseignements pour la suite ?  

Lire l’interview de Michaël Kayser montre combien patience et résilience sont nécessaires pour façonner une maison à son image, et en faire avec le temps un havre de paix, dont le seul objectif est d’accueillir des clients comme on accueillerait des amis, afin d’initier avec eux un sincère moment d’échange. Pascal Caffet, quant à lui, porte un message clair : pour faire grandir son entreprise, il est impératif de savoir s’entourer, surtout de compétences dont on ne dispose pas. À 63 ans, s’il a modifié son rythme de travail, il conserve l’envie d’entreprendre, avec la volonté d’étendre sa marque sur tout le territoire, lui qui jusqu’à présent s’était cantonné à l’est de la France.

Amandine Chaignot s’est jetée à cœur perdu dans un projet très personnel au cœur du Perche, où elle a repris l’ancien café du village qu’elle a transformé en lieu de vie, avec un côté bistro, populaire et accessible, et un espace où quelques tables nappées se dédient à une offre plus gastronomique. Sa démarche va au-delà de l’entreprise, car la cheffe s’implique à pérenniser le commerce du village et plus largement, par son activité, à soutenir les différents acteurs locaux avec lesquels elle collabore.

Ingrid et Michaël Arnoult ont eu aussi, pour des raisons financières au départ, fait le choix d’un authentique cellier au cœur des vignes de Jongieux pour installer leur restaurant, doublement étoilé par le guide Michelin depuis 2012. Durant 20 ans, ils se sont familiarisés avec leur terroir et ses acteurs, pour que Michaël, en cuisine, puisse composer des assiettes qui sont le reflet d’une région et de ses richesses.

À Montpellier, Clara Jung a très vite compris que son sens artistique pouvait s’exprimer dans le domaine pâtissier. D’un « naked cake » qu’elle ne trouvait pas pour son propre mariage, elle écrira les prémices de Clara Jung Pâtisserie, qui comptera bientôt un quatrième point de vente à Montpellier et ses alentours. La jeune pâtissière s’est elle aussi laissé piquer par le virus entrepreneurial, portée par le succès de ses gâteaux légers, colorés et dans l’air du temps.

Thomas Danigo n’est pas son propre chef, mais à 33 ans, il a déjà la responsabilité de 2 hôtels ; l’un à Paris et l’autre à Saint-Tropez. Il retient de sa jeune carrière toute la complexité d’exprimer sa propre identité culinaire mais aussi l’apprentissage du management lorsqu’il s’agit de gérer des points de restauration diamétralement opposés. Autant d’expériences qui lui serviront si un jour il se décide lui aussi à s’installer.

Vous l’aurez compris, votre magazine offre bien plus que de magnifiques recettes, les chefs partagent avec vous des moments de vie, de création, de doute et de réussite pour porter toujours plus haut les valeurs de la gastronomie.

Bonne lecture

Anne LUZIN