L'ubérisation de nos métiers

Edito
11/04/2016

Le Billet d'humeur d'Yves Thuriès - mai 2016, Thuriès Gastronomie Magazine n°279

 

Depuis plusieurs années, les modes de consommation dits « collaboratifs » sont en plein essor. Alors que la société Uber fait actuellement les gros titres de l’actualité pour son activité polémique dans le domaine du transport et du taxi, nos métiers de l’hôtellerie et de la restauration sont également touchés par ce phénomène.

Tout le monde peut désormais s’improviser du jour au lendemain hôtelier ou restaurateur, louer ses chambres ou servir des repas, et trouver aisément des clients à travers les diverses plateformes de mise en relation entre particuliers qui fleurissent sur le Net et dont la plus connue dans le domaine de l’hébergement est Airbnb.

Chez les hôteliers, les restaurateurs et les organisations professionnelles, des voix s’élèvent contre ce phénomène d’ubérisation et son opacité. Nos syndicats réagissent, « il s’agit de faire prendre conscience aux maires et à travers eux, aux consommateurs, que ces réseaux parallèles alimentent une économie souterraine qui échappe à l’impôt » . Même si des mesures ont été prises en imposant les revenus générés, cette concurrence reste encore très déséquilibrée.

Dans les zones rurales, ces nouveaux commerces de « chambres d’hôtes ou maison d’hôtes » deviennent de véritables fléaux pour l’hôtellerie et la restauration traditionnelles qui ont de plus en plus de difficultés à survivre, contribuant ainsi à la désertification de nos villages et de nos zones rurales. Face à cette situation, un élu de l’UMIH disait, « si on ne réagit pas, on va tous à notre enterrement » .

À charge pour l’État de prendre ses responsabilités et d’imposer les mêmes règles de concurrence pour tous. Espérons toutefois que les professionnels sauront tirer leur épingle du jeu à travers les nombreuses prestations qu’ils proposent, notamment au niveau du service en chambre (accueil personnalisé, repas, minibar, pressing, renouvellement du linge au cours du séjour, etc.) qu’a priori  ces plateformes collaboratives ne sont encore pas aptes à proposer.

La concurrence est toujours bonne et souhaitable mais encore faut-il qu’elle soit équitable. L’avenir n’est pas une fatalité et deviendra ce que la profession saura en faire.

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