Triste saison 2016

Le billet d'humeur d'Yves Thuriès - octobre 2016, Thuriès Gastronomie Magazine n°283

La saison touristique 2016 a été clairement impactée par les tristes évènements survenus depuis 2015 (cf. Charlie Hebdo, Bataclan, Stade de France, promenade des Anglais…) laissant ainsi planer un climat de peur et de méfiance chez tous les touristes de l’Hexagone, évènements auxquels se juxtapose la morosité économique de notre marché intérieur se traduisant par une tendance des ménages à l’épargne plus qu’à la consommation.

L’INSEE nous annonce une baisse du nombre de nuitées de l’ordre de 4,8 % pour le 2e  semestre 2016 comparé à 2015.

La capitale semble particulièrement touchée avec, au premier trimestre, une baisse de 10 % de la clientèle internationale, que nous savons particulièrement attractive pour les hôteliers de par son pouvoir d’achat élevé, et de 3,5 % pour la clientèle française.

On connaît l’importance du tourisme pour notre économie, et cette baisse de fréquentation représenterait pour l’Île de France seulement un manque à gagner de l’ordre de 750 millions d’euros fragilisant mécaniquement les entreprises de ce secteur. Les métiers de l’hôtellerie et de la restauration représentant de l’ordre de 900 000 emplois, imaginons les conséquences

que cela pourrait engendrer si rien n’est fait rapidement…

Les hôteliers et restaurateurs peuvent toujours continuer à améliorer leurs prestations, leurs services, leur accueil ou opter pour des baisses tarifaires, mais si les touristes n’entrent plus dans notre pays, les mesures mises en place risquent malheureusement d’avoir un impact bien faible sur leur chiffre d’affaires.

C’est manifestement d’un déficit d’image dont souffre la France depuis 2015 et c’est pour cela qu’il serait judicieux que notre gouvernement et nos régions investissent massivement dans des campagnes de promotions à l’international afin de redorer notre image et ramener les touristes dans notre beau pays.

Il serait bien dommage de laisser les étrangers bouder le pays de la gastronomie à cause d’une fausse image donnée par quelques fanatiques pour qui la notion d’art de vivre n’a clairement aucun sens.